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Le Baptême du Seigneur.

Le baptême dans l'Esprit et le feu.

[Jean Paul II, Assemblée Générale, 6 septembre 1989, ORf 37]

Ce lien entre l'Esprit Saint et le feu doit être replacé dans le contexte du langage biblique, qui, déjà, dans l'Ancien Testament, présentait le feu comme le moyen utilisé par Dieu pour purifier les consciences. A son tour le baptême, qui se pratiquait dans le judaïsme et dans d'autres religions antiques, était une immersion rituelle qui avait pour signification une purification rénovatrice. Jean-Baptiste avait adopté cette pratique du baptême dans l'eau, en soulignant que sa valeur n'était pas seulement rituelle, mais morale puisqu'il était fait "pour la conversion".

Il constituait en outre une sorte d'initiation, grâce à laquelle ceux qui le recevaient devenaient des disciples du Baptiste et constituaient autour de lui et avec lui une communauté caractérisée par l'attente eschatologique du Messie. Il s'agissait toutefois d'un baptême par l'eau, il n'avait donc pas un pouvoir de purification sacramentelle. Ce pouvoir aurait été propre au baptême par le feu - élément en soi bien plus puissant que l'eau - apporté par le Messie. Jean proclamait la fonction préparatoire et symbolique de son baptême par rapport au Messie, qui devait baptiser "dans l'Esprit Saint et le feu". Il ajoutait que si, avec le feu de l'Esprit, le Messie purifiait à fond les hommes bien disposés, rassemblés comme "le blé dans le grenier", il aurait cependant brûlé "les balles au feu qui ne s'éteint pas". Comme le "feu de la Géhenne", symbole de la consomption à laquelle est destiné tout ce qui ne s'est pas laissé purifier.

Alors qu'il accomplit sa fonction prophétique et préfigurative en suivant le symbolisme de l'Ancien Testament, un jour, le Baptiste rencontre Jésus sur les rives du Jourdain. Il reconnaît en lui le Messie, dont il proclame qu'il est "l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde". Et, à sa demande, il le baptise mais, en même temps, il rend témoignage à sa "messianité" dont il se professe un simple annonciateur et précurseur. Ce témoignage de Jean est complété par ce qu'il rappelle lui-même à ses disciples et auditeurs à propos de l'expérience qu'il a faite en cette circonstance, et qui lui a peut-être rappelé le récit de la Genèse sur la conclusion du déluge. "J'ai vu l'Esprit telle une colombe descendre du ciel et demeurer sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui 'a envoyé baptiser dans l'eau m'avait dit : 'Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit Saint...'"

"Baptiser dans l'Esprit Saint" signifie régénérer l'humanité avec la puissance de l'Esprit de Dieu : c'est ce que fait le Messie, sur qui, comme l'avait prédit Isaïe, se pose l'Esprit, remplissant son humanité de valeur divine à partir de l'incarnation jusqu'à la plénitude de la résurrection après sa mort sur la croix. Cette plénitude une fois acquise, le Messie Jésus peut donner le nouveau baptême dans l'Esprit dont il est rempli. De son humanité glorifiée, comme d'une source d'eau vive, l'Esprit se répandra dans le monde. C'est l'annonce que fait le Baptiste en rendant témoignage au Christ à l'occasion du Baptême où se fondent les symboles de l'eau et du feu, pour exprimer le mystère de la nouvelle énergie vivificatrice que le Messie et l'Esprit ont répandue dans le monde.