Le baptême qu'offrait Jean-Baptiste était un signe de pénitence, une attestation de conversion unie au désir de retourner à Dieu, purifié dans l'esprit, pour accueillir l'accomplissement des promesses messianiques. A ce baptême, dans une attitude qui révélait une grande humilité, le Fils de Dieu, qui s'est fait chair, se soumit au nom de tout le genre humain. Il entra, pour ainsi dire, dans un baptême de pénitence qui est la rémission des péchés de tous les hommes parce que, en homme véritable, il s'est rendu solidaire avec nous. Mais par ce geste, Jésus annonçait son avenir : comme "serviteur élu" de Dieu, il endossera le poids des péchés de tous et s'offrira un jour en sacrifice pour obtenir par le bain de son sang le pardon de toutes fautes.

Le baptême qui va être conféré à ces enfants évoque le geste du Christ dans le Jourdain, parce que le sacrement que l'Église confère à ses nouveaux fils trouve son fondement précisément dans l'offrande que Jésus a laite alors de lui-même. Par le baptême qu'il a reçu de saint Jean, notre Sauveur a voulu préfigurer le sacrement qui, un jour, sur la croix, jaillirait de son sacrifice comme source de régénération et de renouvellement de la vie : "le baptême par lequel nous avons été ensevelis avec le Christ dans la mort, pour que, comme le Christ est ressuscité des morts pour la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle".

Aujourd'hui, l'eau du baptême va libérer ces petits du péché originel ; elle les introduira dans la mystérieuse vie cachée en Dieu de toute éternité et révélée dans le Christ et dans l'Église ; elle fera d'eux nos frères, membres vivants du même Corps du Seigneur Le Christ, les immergeant dans son mystère de mort et de résurrection, opérera pour eux une nouvelle naissance et leur donnera sa vie divine. C'est pourquoi, aujourd'hui, Dieu le Père pourra dire également à vos enfants, "tu es mon fils", parce que c'est la vie du Christ, Fils de Dieu, qui leur sera conférée comme don de grâce, une vie engendrée en eux, non par vouloir de chair ni par vouloir d'homme, mais seulement par Dieu.